Pour participer à la prochaine édition de la mini transat et traverser l’Atlantique à la voile en 2023 il me faut un bateau. Mais pas n’importe quel bateau : un Mini 650.
La classe mini est divisée en 2 catégories, ceux qui ont le pistolet et ceux qui creusent, les bateaux de série et les prototypes. Voici ce qui les distingue :
- Les prototypes représentent une catégorie de bateaux bien particulière : ce sont des voiliers à la pointe de la technologie qui, pour la plupart, n’existent qu’en un seul exemplaire et qui disposent d’une jauge très libre.
- Les bateaux de série ont une jauge plus stricte et doivent être produits en 10 exemplaires minimum. Pas de carbone pour la conception des coques, ni pour celle des mâts. Pas de dérives ni de ballasts non plus. L’idée est de départ était de limiter au plus possible les différences entre bateaux de série pour maîtriser les coûts et rendre le support accessible au plus grand nombre.
Ces dernières années la mini transat connait un franc succès, notamment chez les bateaux de série qui assurent une certaine équité entre les marins et permet de courir à armes égales ou presque. Malheureusement ce succès oblige l’organisation de la course à créer une liste d’attente qui se rallonge d’année en année. En 2021, il y avait une quarantaine de places consacrée aux séries, et autant de bateaux qualifiés sur liste d’attente ! Cela veut dire qu’il sera très difficile de se qualifié pour l’édition 2023 en série compte tenu du nombre de bateaux déjà qualifiés.
Du côté des prototypes c’est une autre histoire. Ils n’étaient que 25 bateaux qualifiés à prendre le départ, pour une quarantaine de places. Aucune liste d’attente. C’est pour cela que ma recherche de bateau s’est principalement orientée vers cette voie. Un bateau prototype, c’est la garantie d’être au départ de la mini transat 2023 si j’effectue tous les miles de qualification.
Mon choix s’est porté sur le numéro 727, un prototype construit en 2008 et dessiné par l’architecte espagnol Teixido. C’est un bateau entièrement en carbone, avec une quille pendulaire et 2 dérives asymétriques. En achetant un bateau de cet âge-là, je sais que je ne pourrais pas rivaliser avec les prototypes les plus récents, mais je fais le choix de réduire l’empreinte écologique de mon projet en prolongeant la vie du bateau sur le circuit.
En effet, le monde de la course au large à un lourd bilan carbone malgré sa propulsion à la voile. Pour gagner en performances, de nouveaux bateaux sont construits chaque année et les anciens modèles deviennent très vite obsolètes. Je veux donc montrer que l’on peut faire différemment. Que l’on DOIT faire autrement. Mon idée est donc d’améliorer le 727 pour le remettre dans la course et lui donner une seconde vie. C’est une philosophie que je partage avec l’ancien propriétaire du bateau, Yann Le Dantec, qui a déjà entamé plusieurs chantiers et m’accompagne sur les futures optimisations que j’ai en tête.
C’est un projet ambitieux et qui a nécessairement un certain coût, car modifier un bateau est compliqué et cher. Je suis donc à la recherche d’entreprises partenaires sensibles à mon projet, qui partagent mes valeurs et veulent embarquer dans l’aventure avec moi.